En réponse à l’article «  ça roule fort, à Joseph Bernabeu » paru le 25/08/2014 dans la Dépêche du Midi du Gers.

« Un zeste de communication, deux doigts de bonne volonté, un trait de malice ; rajouter l’énergie et le professionnalisme de Gilbert Jégou. Vous obtenez un cocktail détonnant, mais aussi et surtout un terrain de sport impeccable, pour un résultat surprenant.

En effet, samedi 23 août, après des négociations et l’accord amiable de la municipalité de Gimont, l’entrepreneur et vice-président a débarqué au stade avec un engin impressionnant, un rouleau de 12 tonnes.

En évitant soigneusement l’arrosage automatique, la nature a fait le reste.

Sous le regard d’approbation du président Alain Bergé, la pelouse s’est peu à peu affinée, pour une conclusion qui satisfera assurément les spécialistes et les techniciens du «toqué». Une belle initiative, a moindre frais, pour un rapport «gagnant-gagnant».

L’idée devrait gagner prochainement les rugbymen de Louis-Ufferte, l’ami Gilbert étant un passionné, un touche-à-tout, et un homme au cœur d’or.. »

Je croyais avoir à faire à un canular de 1er Avril mais pas du tout, cela est bien réel !

Pour le « zeste de communication » je pense qu’il n’a malheureusement pas été à la hauteur de l’enjeu.

Pour les « deux doigts de bonne volonté » la question se pose…

Quand à l’énergie et au professionnalisme de l’entrepreneur je ne les remets pas en cause mais je suis circonspect sur sa parfaite connaissance à entretenir des pelouses de terrains de sports.

Mes 45 années d’expérience me permettent de montrer du doigt toutes les « âneries » que peuvent inventer certains dirigeants qui pensent améliorer l’état de leur terrain par un roulage lourd. Celui-ci va irrémédiablement compacter le sol puis par lissage de la surface rendre ce terrain imperméable avec toutes les conséquences que cela entraine. De plus, ce roulage sur certaines zones va amplifier la dénivellation au lieu de la corriger.

Le roulage d’un terrain de sport n’est pas une obligation et si malheureusement après l’hiver la pelouse est soulevée et abimée, le jardinier peut éventuellement se servir d’un rouleau  à la condition que son poids ne dépasse pas les 2 kg/cm de génératrice. Ici, ils ont utilisé un rouleau de 12 tonnes et en mode vibrant parait-il. La surface devait être hyper compacte. Je plains les agents chargés de son entretien.

Le seul conseil que je peux donner aux Collectivités est de ne pas se fier aux conseils techniques de personnes non compétentes, qui de plus n’ont jamais travaillé sur des terrains engazonnés.

Les consultants indépendants ou les responsables techniques d’autres Collectivités interrogés n’auraient jamais autorisé un tel travail.

Ils auraient pris soin en amont de diagnostiquer les différents problèmes rencontrés, et ensuite de préconiser les bons travaux spécifiques d’entretien à mettre en place.

Encore une fois, à chacun son métier !

photo La Dépêche du Midi